Atelier ARTERRA
Créateur santonnier
Installé dans le vieux quartier du “Panier” à Marseille, l'atelier Arterra depuis 1996 est entré dans la famille des santonniers.
Dès l’origine Arterra s’est imposée par un style très personnel. Un style qui, alliant tradition et modernité a suscité la ferveur des amateurs et des collectionneurs. En effet, c’est en refusant les travers et les contraintes imposé par la production de masse, qu’aujourd’hui nos collections sont appréciées aussi bien dans le monde du santon de crèche, que dans celui de la décoration.
Notre collection se déclinent en cinq tailles : 7, 9, 12, 18, et 30 cm.
Tous nos sujets sont évidemment en argile et entièrement réalisés à la main. Les différentes étapes de leur fabrication sont successivement :
La création
Tout commence par un sérieux et minutieux travail de recherche de documents. Textes et photos, complétés quelquefois par une enquête auprès de nos anciens, permettent de définir le personnage dans son attitude, son costume, ses accessoires, ses outils.
Ce travail préalable, est le garant d’une évocation respectueuse et fidèle. Le premier modèle ou prototype est sculpté dans l’argile à l’aide de différents outils en bois de buis ou métalliques. Ces outils sont très souvent façonnés par l’artiste lui même.
Le ou les moules
A partir du premier modèle, est réalisé en plâtre le moule dit ‘moule mère’ qui servira lui-même à fabriquer des moules dit ‘de tirage’.
C’est à partir de ces moules de tirages que seront reproduits les sujets.
Il est à noter que plusieurs moules peuvent s’avérer nécessaires à la fabrication d’un même sujet.
L’estampage
Qui consiste à presser un boudin d’argile entre les matrices du moule de tirage pour prendre l’empreinte du modèle.
La retouche
Au sortir du moule, nous ne considérons pas notre sujet comme abouti. Chaque pièce sera en effet retravaillée individuellement. C’est à ce stade, que les membres sont détachés, c’est-à-dire que l’entre jambe ou entre pâtes pour les animaux sont remodelés par enlèvement de matière.
Les bras, ainsi que les éventuels accessoires (chapeau, panier etc…) sont le plus souvent moulés à part et rapportés par collage à la barbotine (argile presque liquide).
C’est aussi à ce stade que tous les détails de sculpture que le moulage n’aura pu restituer seront retravaillés par le modeleur.
Enfin, nous supprimons toutes espèces de contreforts qui alourdissent esthétiquement le sujet. Les contreforts sont des artifices (herbe, muret…) situés généralement derrière une jambe, destinés à maintenir debout le sujet au sortir du moule lorsque l’argile est encore fraîche.
L’ébarbage
L’ébarbage consiste à éliminer les surplus d’argile (coutures) sur le pourtour du sujet, délimitant le plan de joint. Le lavage est l’opération par laquelle, à l’aide d’un pinceau humide le modeleur lisse la surface du sujet et ainsi efface les traces dues aux différentes intervention et à la manipulation du sujet.
Le séchage s’opère a l’air libre pour une durée fonction des paramètres ambiants ainsi que de la taille de la pièce. Avant la cuisson, il est nécessaire que l’argile soit exempte d’humidité, faute de quoi, à partir de 100° l’eau enfermée dans l’argile en passant à l’état gazeux briserait le sujet dans le four.
La cuisson
Le processus de cuisson se déroule en deux phases. Tout d’abord, une lente montée en température jusqu’à 960°, après un palier de quelques dizaines de minutes à cette température, il s’ensuit un lent refroidissement afin d’éviter tout choc thermique qui occasionnerait le bris du sujet.
Durant cette opération, l’argile subit une transformation moléculaire et devient terre cuite. Cette terre cuite présente l’avantage par rapport à l’argile simplement séchée, d’avoir de nouvelles propriétés mécaniques, elle devient dure et insoluble, mais elle perd sa ductilité et devient cassante.
La décoration
Etape ultime, durant laquelle les petits personnages, seront mis en couleurs. De même que durant les opérations de modelages, où nous attachons une importance particulière au mouvement, lors de la décoration, toujours animés par les soucis de donner de la vie à nos sujets, nous travaillons les regards avec une application particulière.
C’est pourquoi les yeux de nos santons sont totalement dessinés, et comportent pour ce faire un minimum de trois couleurs (iris, pupilles, blanc de l’œil), ainsi que le point de lumière donnant la direction au regard.
Qu'ils soient traditionnels ou de décoration, nos santons sont riches de détails aussi bien dans le moulage que dans la peinture.
C’est à ce prix que le petit peuple de la crèche, ce petit peuple des santons (le mot santon vient du mot Provencal santoun signifiant petit saint) n’est plus un peuple figé, mais un peuple vivant, un peuple en marche !